FlashBack : La première femme cheffe supérieure des Beti-Bene.

décembre 9, 2024 0 538

Marie-Thérèse Catherine Atangana, de son nom de jeune fille, a été l’une
des premières femmes à acquérir le statut de « chef supérieur » dans le commandement traditionnel au Cameroun. Née en 1941 à Yaoundé, Marie-Thérèse Assiga Ahanda est la fille aînée de Charles Atangana Ntsama, chef supérieur des Ewondo et Bene, et Julienne Ngonoa, sa seconde épouse. A la mort de son père en 1943, elle n’est encore qu’une enfant.

Par ailleurs, son statut d’héritière de la chefferie est remis en cause au sein même du clan Mvog Tsoung Mballa du Mfoundi. Dans un article publié le 3 février 2014 dans le journal privé « Le Messager »
: «Cameroun : Nécrologie : La reine des Ewondo est décédée », Florette Manendong et Jean François Channon font savoir que « la plupart des Ewondo de la grande famille Mvog Tsoung Mballa et notamment Mvog Ada et Mvog-Betsi, n’ont jamais accepté que Charles Atangana Ntsama (dont les origines familiales sont modestes) se soit allié aux colons allemands et soit intronisé chef supérieur des Ewondo et des Bene, alors que le chef légitime Essono Ela était embastillé et pendu publiquement, devant son peuple, par les tenants du pouvoir de l’administration coloniale allemande ». Pour eux, Charles Atangana était « un arriviste dans le cercle des familles régnantes d’Ongola »,
renseigne l’article.

Marie-Thérèse Atangana fait une partie de ses études en Europe où elle a obtenu un doctorat de chimie. Dans les années 1970, elle travaille à l’université de Yaoundé. Elle aurait entamé des démarches pour obtenir Président Ahmadou Ahidjo que sa cause soit entendue en ce qui concerne la chefferie supérieure des Ewondo et des Bene, dont son père était le souverain. Malheureusement pour elle, Sa requête se serait heurtée à une fin de non-recevoir, le président Ahidjo favorisant plutôt la cohabitation d’une multitude de chefferies coutumières autochtones dans le pays Beti du Cameroun. En 1976, elle s’envole avec son mari pour le Congo-Brazzaville, sans pour autant renoncer à ses prétentions. Déterminée à préserver la mémoire de son père et de son clan familial, elle décide de partager sa vie entre son foyer et la chefferie d’Efoulan. D’après Channon et Florette, « elle sera encouragée et motivée par ses oncles maternels à se faire introniser “ chef supérieur “ des Ewondo et des Bene ».

En attendant, son heure, elle siège comme députée à l’Assemblée nationale camerounaise de 1983 à 1988.

Intronisation
C’est en 1991 qu’elle est finalement désignée « chef traditionnel » et succède à son père Charles Atangana. Elle est intronisée neuf ans plus tard. Son rêve devient une réalité grâce à Gilbert Andze Tsoungui, vice-Premier ministre, Ministre de l’Administration Territoriale d’alors et Emah Basile, Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé qui, par un concours de circonstances, la confirment finalement en 1996, comme Reine des Ewondo et des Bene.

En l’an 2000, elle lance le projet de rénovation du Palais de son père, chiffré à 150.000.000 de FCFA. La reine des Ewondo décède le 1er février 2014 à l’âge de 72 ans, après 14 ans de règne.
Marie-Thérèse Assiga était également une romancière, qui a également laissé un héritage de plusieurs ouvrages à la littérature camerounaise : « Sociétés africaines et “ High Society “ : Petite ethnologie de l’arrivisme, Libreville, Lion, 1978, roman » ; « Je suis raciste, Yaoundé, Clé, 1982 » et « Turbulences », Mots Pluriels, numéro 9, 1999.

Lire tout l’article sur https://iyanka-agency.com/pdfviewer/iyanka-magazinen001/

Auteur : Fadira Etonde

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